Protocoles

Le tableau 1 décrit brièvement quelques-uns des médicaments utilisés pour traiter le cancer colorectal et le tableau 2 les médicaments biologiquesClasse de médicaments conçus pour cibler précisément la croissance et l’activité de cellules cancéreuses. Les anticorps monoclonaux en sont un exemple. (ou thérapies ciblées). Le tableau 3 énumère les principaux protocoles thérapeutiques.

Étant donné qu’un grand nombre de médicaments sont employés pour traiter le cancer et que de nouveaux sont à l’étude, il est impossible de tous les énumérer. De plus, nous n’énumérons pas les effets secondaires des médicaments et des protocoles parce qu’ils varient d’un patient à l’autre. Si vous avez des questions sur les médicaments que vous allez recevoir ou leurs effets secondaires, ne manquez pas de les poser à votre médecin, pharmacien ou infirmière. Assurez-vous que vous savez dans quelles circonstances vous devriez communiquer avec votre équipe soignante au sujet d’un effet secondaire possible.

 

Tableau 1: Exemples de médicaments utilisés pour traiter le cancer colorectal

Nom scientifique

Nom commercial

Administration

Indications

       

5-fluorouracil ou 5-FU

Adrucil®

Intraveineuse

Chimiothérapie adjuvante du cancer au stade II ou III, et traitement du cancer métastatique (stade IV)

       

Folinate de calcium, acide folinique ou leucovorine calcique

Leucovorin®

Intraveineuse

Médicament administré avec le 5-FU pour le rendre plus efficace, dans toutes ses indications

       

Capécitabine

Xeloda®

Par la bouche

Chimiothérapie adjuvanteTraitement après la chirurgie du cancer au stade II ou III, et traitement du cancer métastatique (stade IV)

       

Irinotécan ou CPT-11

Camptosar®

Intraveineuse

Cancer métastatique (stade IV)

       

Oxaliplatine*

Eloxatin®*

Intraveineuse

Chimiothérapie adjuvante du cancer au stade II ou III, et traitement du cancer métastatique (stade IV)

       

Adrucil® est une marque déposée de Pfizer Canada Inc.
Leucovorin® est une marque déposée de Mayne Pharma Canada Inc.

Xeloda® est une marque déposée de Hoffmann-La Roche Ltée.
Camptosar® est une marque déposée de Pfizer Canada Inc.
Eloxatin® est une marque déposée de Sanofi-Aventis

 

Tableau 2 : Exemples de thérapies ciblées (médicaments biologiques) utilisées pour traiter le cancer colorectal

Thérapie ciblée 

Administration

Indications

     

Avastin® (bevacizumab)

Intraveineuse

Cancer métastatique (stade IV) de première ou deuxième ligne, en association avec le FOLFIRI ou le FOLFOX

     
 Vectibix®1 (panitumumab)

Intraveineuse

Cancer métastatique (stade IV) pour les patients chimio réfractaires, avec KRAS de type sauvage, se donne seul, aux 2 semaines

     

Erbitux®1 (cetuximab)

Intraveineuse

Cancer métastatique (stade IV) pour les patients chimio réfractaires, avec KRAS de type sauvage, en association avec le FOLFIRI ou seul, à chaque semaine

     

Avastin® est une marque déposée de Genentech Inc. et de Hoffmann-La Roche Ltée.
Vectibix®1est une marque déposée d'Amgen Inc. 
Erbitux®1 est une marque déposée d’ImClone Systems Inc. et de Bristol-Myers Squibb Canada Inc.
1. Accès limité pour ces médicaments, dû à des difficultés de remboursement.

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Tableau 3 : Exemples de protocoles de chimiothérapie pour traiter le cancer colorectal

Protocoles courants au stade III 

Protocole de chimiothérapie

Médicaments associés

   

FOLFOX

5-FU (5-fluorouracile) (bolus* suivi d’une perfusion continue de 46 heures) plus leucovorine (perfusion de 2 heures) plus oxaliplatine (perfusion de 2 heures) toutes les 2 semaines

   

Xeloda®

Capécitabine (comprimés oraux) (2 fois par jour pendant 14 jours, toutes les 3 semaines)

   

deGramont

5-FU (5-fluorouracile)(bolus* suivi d'une perfusion continue de 48 heures) plus leucovorin (perfusion de 2 heures) toutes les 2 semaines

   

Mayo Clinique

5-FU (5-fluorouracil) plus leucovorine (bolus* de 5-FU et de leucovorine 1 fois par jour pendant 5 jours consécutifs toutes les 4 semaines)

   

Roswell Park

5-FU (5-fluorouracil) plus leucovorine (bolus* de 5-FU et de leucovorine 1 fois par semaine pendant 6 semaines toutes les 8 semaines)

   

*Bolus : le médicament est administré rapidement (au lieu de lentement sur une longue période de temps) par voie intraveineuse. Note: La durée du traitement en stade III est généralement de 6 mois.

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Protocoles courants au stade IV (cancer métastatique)

Protocole de chimiothérapie

Médicaments associés

   

FOLFIRI +ou- Avastin

5-FU (5-fluorouracile) (bolus suivi d’une perfusion continue de 46 heures) plus leucovorine (perfusion de 2 heures) plus irinotécan (perfusion de 2 heures) (toutes les 2 semaines)

   

FOLFOX +ou- Avastin

5-FU (5-fluorouracile) (bolus suivi d’une perfusion continue de 46 heures) plus leucovorine (perfusion de 2 heures) plus oxaliplatine (perfusion de 2 heures) (toutes les 2 semaines)

   

CAPOX ou XELOX

Capécitabine (comprimés oraux 2 fois par jour pendant 14 jours) plus oxaliplatine (perfusion de 2 heures) (toutes les 2 semaines)

   

CAPIRI ou XELIRI

Capécitabine (comprimés oraux 2 fois par jour pendant 14 jours) plus irinotécan (perfusion de 2 heures) (toutes les 2 semaines)

   

Note : La chimiothérapie du cancer colorectal au stade IV varie d’un patient à l’autre. Si vous souffrez d’un tel cancer, votre équipe soignante discutera avec vous des traitements qui conviennent le mieux à votre cas.

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Suivi

Une fois votre traitement terminé, votre équipe soignante devra vous suivre pour s’assurer que le cancer ne réapparaît pas ou, s’il réapparaît, le détecter rapidement pour qu’un nouveau traitement commence le plus tôt possible. Le bureau de votre médecin ou l’hôpital sera certainement le dernier endroit que vous voudrez visiter après votre traitement. Et certains des examens sont désagréables. Mais le suivi est très important. Considérez le suivi comme une occasion de confirmer que vous allez bien.

Les examens de suivi sont les examens couramment utilisés pour dépister et diagnostiquer le cancer colorectal.

Qu’il s’agisse d’une opération seulement ou d’un traitement d’association, vous devrez rester en contact avec votre médecin pour qu’il puisse détecter rapidement une rechute,Réapparition d’une maladie après sa rémission. le cas échéant. Une discussion de tous les changements de votre état de santé avec votre équipe soignante est un élément important de votre suivi. Quand le cancer colorectal réapparaît, c’est habituellement moins de 5 ans (le plus souvent moins de 3 ans) après la fin du traitement. Pour que votre état de santé soit surveillé, vous verrez probablement votre médecin tous les 3 à 6 mois pour un examen physique. Votre médecin vous posera des questions sur votre état de santé, vous examinera en cherchant le moindre signe inhabituel (comme une augmentation de volume du foie), procédera à un toucher rectal et demandera des analyses de sang. Demandez à votre médecin à quelle fréquence il doit vous voir.

Selon des lignes directrices nord-américaines respectées, une coloscopieExamen visuel de l’intérieur du côlon au moyen d’un fibroscope. est recommandée dans l’année suivant la fin du traitement principal pour chercher de nouveaux polypesTumeur bénigne trouvée sur le revêtement interne de l’intestin.. Votre oncologue suit peut-être un protocole différent. Si la coloscopie ne révèle rien, il est recommandé de la répéter tous les 3 à 5 ans pour rechercher des polypes ou tout autre signe de rechute. On peut aussi demander un dosage de CEA(Antigène carcino-embryonnaire) Protéine trouvée dans le sang. Un taux élevé de cet antigène peut signifier la présence d’un cancer colorectal, mais d’autres maladies et le tabagisme peuvent aussi augmenter ce taux., surtout si votre cancer était au stade II ou III. Un taux élevé de CEA peut traduire le retour du cancer et nécessite d’autres examens. Notez bien qu’il faut interpréter avec prudence le taux de CEA, car son élévation peut être due à différentes causes.

Un suivi par imagerie (échographieMéthode diagnostique qui repose sur l’utilisation d’ultrasons pour détecter des structures corporelles anormales. Les ultrasons sont reflétés par les organes internes; un ordinateur enregistre leurs réflexions (échos), traite l’information et produit une image détaillée de la région examinée. ou tomodensitométrieMéthode d’examen radiographique qui donne des images en trois dimensions de structures du corps humain. Elle est très efficace pour confirmer la présence d’un cancer dans le foie, les poumons, le cerveau, les os ou d’autres parties du corps humain.) de votre foie peut également être demandé par votre médecin. 

 

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Chimiothérapie

Index de l'article  
Chimiothérapie  
Les modes d'action  
Les effets secondaires  
   

La plupart des patients atteints de cancer colorectal se font opérer pour que le tissu cancéreux soit enlevé. Après l’opération, d’autres traitements (chimiothérapie, radiothérapie ou les deux) sont habituellement administrés pour s’assurer que les cellules cancéreuses qui pourraient encore être présentes soient tuées. Dans certains cas, une opération n’est pas possible, et le traitement principal est alors une chimiothérapie, une radiothérapie ou les deux.

La chimiothérapie est l’emploi de médicaments pour tuer les cellules à croissance rapide, comme les cellules cancéreuses. Elle sert à prévenir la propagation du cancer dans l’organisme et à tuer le cancer là où il se trouve. Elle peut aussi agir sur des cellules normales à croissance rapide, comme celles du système immunitaire,Système qui assure la défense du corps humain contre les maladies et les infections. celles de la moelle osseuseTissu de consistance molle qui remplit les os. La moelle osseuse contient les cellules souches, qui sont à l'origine des divers genres de cellules sanguines – globules rouges, globules blancs et plaquettes., celles qui font pousser les poils et les cheveux, et celles qui tapissent la bouche et le tube digestif. Ce qui est bien, c’est que les cellules saines récupèrent rapidement, contrairement aux cellules cancéreuses. Certains nouveaux types de médicaments sont attirés vers les cellules cancéreuses, ce qui réduit leur effet sur les cellules saines. L’expérience de chacun étant unique, il est difficile de prédire comment vous réagirez à la chimiothérapie et quelle sera l'étendue des effets secondaires que vous ressentirez.

« Les modes d'action »

Stadification

La connaissance du stade du cancer aide l'équipe soignante à déterminer le type de thérapie qui convient le mieux, c'est-à-dire la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie ou une association de ces thérapiesTraitement.. Dans le cas du cancer colorectal, il arrive souvent que la classification nécessite l'étude du polypeTumeur bénigne trouvée sur le revêtement interne de l’intestin. ou de la tumeurcancer et du tissu environnant (prélevés durant une opération) par un pathologisteMédecin qui a reçu une formation en médecine de laboratoire et qui peut examiner les tissus prélevés par biopsie pour déterminer la nature des cellules qui forment le tissu cancéreux. pour déterminer quel type de cellules cancéreuses est présent (p. ex. un adénocarcinome).

Les noms des stades sont couramment acceptés par le corps médical. Si vous allez à des centres différents, les médecins pourront donc se transmettre rapidement beaucoup d'information sur votre cancer. Cela dit, votre plan de traitement sera conçu pour votre cas particulier. Vous pourriez rencontrer une autre personne ayant un cancer au stade III, mais dont le traitement sera très différent à cause de sa tumeur, de son état de santé ou d'autres facteurs.

De plus, le fait d'avoir un stade avancé ou des métastases ne veut pas automatiquement dire qu'aucune guérison n'est possible. Par exemple, il est possible de traiter des métastases au foie ou au poumon par chirurgie avec une possibilité de résolution complète de la maladie.

tableau_classification

Tableau : Description simplifiée du système TNM

Stade

TNM

Description

0


Cellules cancéreuses sur la paroi interne (muqueuse) du côlon ou du rectum, ou polype.

I

T1-2;N0;M0

Cellules cancéreuses sur la paroi interne du côlon ou du rectum et dans la sous-muqueuse ou dans la musculeuse mais pas de part en part.

II

T3-4;N0;M0

Cellules cancéreuses à travers la musculeuse du côlon ou du rectum; pas de cellules cancéreuses au niveau des ganglions.

III

T1-4;N1-2;M0

Cellules cancéreuses dans les ganglions lymphatiquesPetits renflements situés sur le trajet des vaisseaux lymphatiques, qui filtrent la lymphe pour en enlever les impuretés.. La tumeur peut ou non avoir traversé la paroi du côlon.

IV

T1-4;N0-2;M1

Cellules cancéreuses dans des organes à distance (foie ou poumons). Les ganglions lymphatiques peuvent être atteints ou non.

Note : Signification des lettres et des chiffres 
T1 à T4: indique la taille et profondeur de l’envahissement de la tumeur dans la paroi du côlon.
N0 à N2: indique le nombre de ganglions lymphatiques atteints de cancer et leur localisation.
M0 à M4: signifie l’absence ou la présence de métastases à distance.

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Prévention et dépistage

Meilleurs examens de dépistage et de suivi


Malgré toute l’attention consacrée aux avantages du dépistage précoce, peu de personnes se prêtent régulièrement au dépistage du cancer colorectal. Certaines personnes ne veulent pas subir ces examens parce qu’ils sont compliqués et désagréables. Des chercheurs tentent de mettre au point des moyens de visualiser l’intérieur du côlon sans sigmoïdoscope ou coloscope et sans les désagréments de la préparation et des examens eux-mêmes. Des examens de dépistage améliorés seraient également utiles aux personnes traitées pour un cancer du côlon car les examens de dépistage servent aussi à suivre les patients après leur traitement.


Une « coloscopie virtuelle » par tomodensitométrie est à l’étude. Elle nécessite quand même une préparation semblable à celle de la coloscopieExamen visuel de l’intérieur du côlon au moyen d’un fibroscope. traditionnelle, c’est-à-dire que le côlon doit être vidé avant l’examen. Si quelque chose de suspect est détecté, la personne doit encore subir une coloscopie traditionnelle. Les travaux se poursuivent pour améliorer le degré d’exactitude de cette nouvelle technique.

Les épreuves de détection du sang dans les sellesDéchets solides de la digestion, la sigmoïdoscopie, la coloscopie et le lavement baryté à double contraste ont été proposés pour le dépistage du cancer colorectal. Les données disponibles laissent penser que le dépistage de ce cancer comporte un potentiel de réduction de la mortalité. Il y a cependant beaucoup d’incertitude sur le test ou la séquence de tests ainsi que sur la fréquence de leur répétition qui produiraient les meilleurs résultats, particulièrement en ce qui a trait à la réduction de la mortalité, des risques et du rapport coût/efficacité.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux travaille en étroite collaboration avec plusieurs experts afin de planifier la mise en place d’un ''Programme québécois de dépistage du cancer colorectal (PQDCCR)'' dans plusieurs centres au Québec. Le dépistage du cancer consiste à vérifier, en l’absence de tout symptôme, si un cancer est présent. La détection précoce dans l’évolution de la maladie permet d’accroître les chances de succès du traitement.

Pour plus d’information sur le PQDCCR, consultez la page Internet suivante : Dépistage du cancer colorectal (PQDCCR).

 

Recommandations pour le dépistage du cancer colorectal


Le dépistage et l’ablation précoces de polypesTumeur bénigne trouvée sur le revêtement interne de l'intestin. précancéreux préviennent le cancer colorectal. Et la détection précoce d’un cancer augmente les chances de guérison. Pour qu’un cancer colorectal soit diagnostiqué au début, on recommande que certains groupes de personnes subissent un examen de dépistage. Ces groupes sont décrits ci-dessous.

La recherche a démontré que certaines personnes courent un plus grand risque d’avoir le cancer colorectal, et que le risque augmente avec l’âge. Si vous avez plus de 50 ans, parlez de dépistage du cancer colorectal avec votre médecin ou infirmière. Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs recommande aux personnes de plus de 50 ans dont l’âge est le seul facteur de risque de se prêter à la recherche de sang occulte dans les selles. Cet examen permet de déceler du sang dans les selles, l’un des symptômes du cancer colorectal. Cet examen est décrit dans la section des examens importants. Si cet examen est positif, vous devrez probablement subir une coloscopie pour savoir si la présence de sang dans vos selles est causée par un cancer colorectal.

Les personnes qui font partie des autres groupes à risque élevé devraient envisager le dépistage avant l’âge de 50 ans. Il a été démontré que les groupes à risque élevé représentent 23 % des cas diagnostiqués. Ces groupes à risque élevé comprennent :

Les personnes qui pensent faire partie de l’un des groupes à risque élevé devraient discuter avec leur médecin ou infirmière des examens de dépistage appropriés et de l’âge auquel elles devraient commencer à les passer.

N’oubliez pas que plus le cancer colorectal est décelé tôt, mieux c’est. Si vous avez reçu un diagnostic de cancer colorectal, faites-le savoir à votre famille et discutez avec elle des avantages du dépistage.

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Réduction du risque

En plus du dépistage, il y a des mesures que vous pouvez prendre pour réduire le risque d’apparition d’un cancer colorectal.

  • Consommez beaucoup de fruits, de légumes et d’aliments riches en fibres, et modérez votre consommation de viande rouge. Il a été évoqué qu’une telle alimentation réduit le risque de cancer du côlon et de plusieurs autres types de cancer.
  • Faites régulièrement de l’exercice, au moins trois fois par semaine.
  • Restez près de votre poids idéal. L’obésité est aussi un facteur de risque de plusieurs autres maladies, comme les maladies cardiaques et le diabète.
  • Buvez de l’alcool avec modération (pas plus de 2 verres par jour).
  • Cessez de fumer.
  • Demandez à votre médecin ou infirmière comment vous pouvez réduire votre risque de cancer colorectal.

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Saviez-vous que?

Une fois excisées, on peut reconnaître les tumeurs neuroendocrines par la couleur jaune caractéristique de l'intérieur de la tumeur.

Informations et Soutien

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