Chirurgie

À elle seule, la chirurgie permet de guérir plus de 90 % des cancers colorectaux au stade I et à peu près 70 % de ceux au stade II. 

La chirurgie est la principale thérapieTraitement. du cancer colorectal. Comme ce cancer a tendance à progresser lentement et à rester au même endroit, surtout au début, on peut l’enlever pour empêcher sa propagation et prévenir sa réapparition. Quand le cancer est décelé tôt, la chirurgie peut être le seul traitement nécessaire. À un stade plus avancé, il faut parfois ajouter d’autres thérapies à la chirurgie pour enlever complètement le cancer et améliorer les chances de guérison.

La chirurgie consiste à enlever la tumeurUne masse de cellules à croissance anormale et sans utilité pour le corps. Les tumeurs peuvent être bénignes ou malignes. et le tissu ganglionnaire avoisinant de façon à pouvoir en faire l'analyse. Le stade ainsi obtenu aidera à déterminer si des traitements supplémentaires sont requis. 

Cancer du côlon : Le cancer du côlon évolue habituellement de manière prévisible. Il commence au niveau du revêtement interne du côlon et envahit ensuite la paroi du côlon avant d’atteindre des ganglions lymphatiquesPetits renflements situés sur le trajet des vaisseaux lymphatiques, qui filtrent la lymphe pour en enlever les impuretés. et des organes avoisinants, puis des organes à distance comme le foie. Ce processus peut prendre des années.

Pour augmenter les chances de guérison complète, le chirurgien enlève non seulement le segment cancéreux de côlon, mais aussi un peu de tissu avoisinant et les ganglions lymphatiques voisins. Il enlève également le mésocôlonRepli péritonéal qui relie chaque segment du côlon à la paroi abdominale, soit le tissu conjonctif graisseux qui tient le côlon en place. Il faut enlever le plus souvent environ 25 à 30 cm (10 à 12 pouces) de côlon, mais parfois plus. Les deux extrémités de côlon qui restent sont recousues. Si le cancer est décelé très tôt au stade de polypes,Tumeur bénigne trouvée sur le revêtement interne de l’intestin. il peut être nécessaire d’enlever seulement les polypes ou une petite partie du côlon.

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L’ablationRésection, exérèse d’une partie du côlon s’appelle colectomie partielle ou hémicolectomie. L’union des deux pièces qui restent s’appelle anastomose. Vous aurez peut-être besoin d’une colostomie. C’est la création d’une ouverture, appelée stomie, au niveau de la peau de l’abdomen pour permettre l’évacuation des selles. Un sac est attaché à la stomie pour recueillir les selles. Une colostomie est effectuée plus souvent pour le cancer du rectum, mais elle peut s’avérer nécessaire dans certains cas de cancer du côlon surtout si la chirurgie est effectuée en urgence. Si vous avez besoin d’une colostomie, votre équipe soignante vous montrera comment prendre soin de votre stomie. Selon la raison ayant nécessité la réalisation de la stomie, elle pourra être temporaire ou permanente. L’opération dure généralement quelques heures, selon l’étendue du cancer. Souvent, l’équipe chirurgicale ne connaît pas son étendue avant d’effectuer l’opération. Vous resterez probablement à l’hôpital entre 6 et 10 jours, et votre période de récupération s’étendra sur 4 à 6 semaines. Ces durées sont des moyennes générales. Ce qui vous arrivera dépendra de votre état général, de la taille du cancer, de sa localisation dans le côlon ou ailleurs, et d’autres facteurs. Demandez à votre chirurgien ce à quoi vous pouvez vous attendre.

Un pathologisteMédecin qui a reçu une formation en médecine de laboratoire et qui peut examiner les tissus prélevés par biopsie pour déterminer la nature des cellules qui forment le tissu cancéreux. examinera le tissu enlevé pour s’assurer que tout le cancer a été éliminé. Vous entendrez peut-être le mot « marge ». C’est la largeur de tissu sain enlevé autour du cancer. Une grande marge de tissu sain indique habituellement que le cancer a été entièrement enlevé du côlon. S’il y a des cellules cancéreuses dans la marge, une autre opération sera peut-être nécessaire. 

Cancer du rectum : Dans le cas du cancer du rectum, la situation est un peu plus compliquée. Le rectum étant entouré de plusieurs autres organes (utérus, ovaires, vessie, vagin et prostate), l’opération peut être plus complexe. Et certains cancers du rectum envahissent les muscles qui soutiennent l’anus. Le chirurgien doit considérer d’une part, l’ablation du cancer pour donner le maximum de chance de guérison et, d’autre part, le maintien du fonctionnement des autres organes.

Il cherche à enlever la totalité du tissu anormal tout en essayant de prévenir des complications, comme l’impuissance, d’autres troubles sexuels et des problèmes de vessie. Le patient peut devoir subir une colostomieCréation d’une ouverture au niveau de la peau de l’abdomen, appelée une stomie, pour permettre l’évacuation des déchets du côlon. La stomie peut être temporaire ou définitive. s’il est nécessaire d’enlever trop de muscle entourant l’anus. Ceci risque le plus de se produire si la tumeur est près de l’anus. Dans ces cas, il s'agira le plus souvent d'une colostomie permanente puisque l'orifice anal aura été enlevé avec la tumeur.

Une radiothérapie, une chimiothérapie ou les deux peuvent être utilisées avant la chirurgie pour réduire la taille de la tumeur. Dans d'autres cas, un traitement de radiothérapie, chimothérapie ou les deux seront ajoutés après l'opération et ce, dans l'objectif d'augmenter les chances que toutes les celleules cancéreuses soient tuées.

Résection des métastases (stade IV)

Dans certains cas, il est possible d'enlever des métastases au foie ou au poumon. Ces chirurgies sont effectuées dans un but à visée curative. Il s'agit de chirurgies plus complexes qui nécessiteront peut-être le transfert de votre dossier dans un centre spécialisé.

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Complications

Toute opération nécessite une période de récupération. Le patient éprouvera probablement des douleurs, mais elles peuvent être atténuées. Des complications peuvent aussi se produire. La liste de complications possibles peut faire peur, mais une opération n’a lieu que si elle est nécessaire. Le risque de complications doit être comparé au risque de dissémination propagation du cancer. Et le risque de complications est relativement faible. Les opérations colorectales ne nécessitent pas souvent des changements alimentaires.

Voici une liste des complications les plus fréquentes. Discutez-en avec votre équipe soignante. 

Perte de sang : Vous perdrez peut-être plus de sang que prévu, ce qui pourrait nécessiter une transfusion de sang.

Risque d’infectionEnvahissement de tissus du corps humain par des microorganismes comme des bactéries ou des virus. : Toute intervention chirurgicale comporte un risque d’infection. On s’en préoccupe particulièrement en cas d’opérations abdominales. Dans le but de prévenir une infection, vous prendrez peut-être des antibiotiques pendant l’opération. Vous devriez apprendre quels signes évoquent une infection pour pouvoir les rechercher.

Fuite anastomotique : Après l’opération, il peut y avoir une fuite du contenu intestinal dans l’abdomen au niveau de l’anastomoseUnion des deux parties de côlon qui restent une fois le tissu cancéreux enlevé.. Ceci peut causer des douleurs et une infection. Cette complication se produit plus souvent avec les résections antérieures bassesOpération particulière visant à enlever un cancer du rectum. (opération vers la fin du côlon, près du rectum). Cette complication pourrait nécessiter une re-intervention chirurgicale dans certains cas.

Obstruction intestinale : Une obstructionBlocage du côlon qui empêche la progression des selles dans l'intestin. peut être causée par la formation d’une cicatrice. Votre médecin ou votre infirmière vous demandera si vous avez des gaz pour déterminer quand ce processus normal aura repris. Demandez-lui quels sont les signes d’une obstruction.

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Saviez-vous que?

Il y a des possibilités que votre chirugie puisse être effectuée par laparoscopie. Il s'agit d'une technique moins invasive qui nécessitera une incision beaucoup moins grande que la chirurgie dite ''ouverte''. Parlez-en à votre chirurgien.

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